(Texte provisoire) On ne présente plus Madame de Sévigné. Née à Paris en février 1626, Marie de Rabutin-Chantal est orpheline dès son plus jeune âge et bénéficie grâce à ses tuteurs d'une enfance heureuse et d'une éducation moderne. Elle commence à fréquenter les salons où elle rencontre Madame de Lafayette, La Rochefoucauld Fouquet. Veuve à 25 ans, elle ne se remarie pas et porte toute son attention sur sa fille Françoise pour laquelle elle entreprendra la correspondance que l'on sait, même si beaucoup de lettres ont d'autres destinataires. Tout a été dit et écrit sur ce parcours de vie singulier mais Barbara Lecompte a choisi d'y revenir en s'attachant à nous montrer la Marquise dans son environnement quotidien, au milieu de ses affaires, dans ses lieux de résidence. Paris, la Bretagne, Grignan, nous embarquons avec elle, vivons au rythme de ses saisons, de son corps, de ses jardins, bois et chemins. Dans cet inventaire précis, quelques repères : son bureau, son encrier. Tout part de là et y revient. Nous nous penchons sur son épaule lorsqu'elle écrit à sa chère Françoise, nous frissonnons de même lorsqu'elle affronte les rigueurs du climat breton dans de longues marches dont elle revient transie et revigorée. Bref, tout est passionnément vivant dans ce portrait de femme et le moins qu'on puisse faire à la fin de notre voyage est de nous replonger avec délices dans sa monumentale correspondance, toujours citée mais si peu lue. Barbara Lecompte, comme pour son dernier livre Marquise au portrait, réussit à mêler l'érudition et la précision historique avec le bonheur d'une écriture enlevée et mutine qui est un peu sa marque de fabrique. Barbara Lecompte vit dans le sud de la France. Elle a publié Marquise au portrait (Arléa 2014). L'Encrier de Madame de Sévigné est son quatrième roman.