De toute évidence, ce n’était pas la façon idéale d’avoir un bébé, mais après trois fausses couches et trois vaines tentatives de fécondation in vitro qui leur avaient coûté chacune dix mille dollars, la gestation pour autrui était devenue la seule solution, pour avoir un enfant, pour fonder une famille. La première fois qu’elle soumit l’idée à Madhu, il l’avait regardée avec des yeux ronds : «Tu as perdu la tête ou quoi ? Tu ne peux pas louer le ventre d’une femme. — Je veux un enfant et c’est notre dernière chance. Je veux la tenter.» Elles n’auraient jamais dû se rencontrer : Priya, Américano-Indienne, mariée à un brillant homme d’affaires, à l’avenir tout tracé aux États-Unis, et Asha, petite paysanne indienne, mariée à un brave homme couvert de dettes, deux enfants, sans argent et sans avenir. Priya sait qu’elle ne sera jamais mère. Elle sait aussi qu’en Inde on peut facilement recourir aux «services» d’une mère porteuse, il suffit de payer. Et le mari d’Asha a entendu parler de ce qu’il faut bien appeler un «commerce». La machine ne sera pas longue
à se mettre en marche. Ce roman, très émouvant, n’est pas écrit pour porter un ou des jugements. Il raconte l’histoire, puis le face-à-face, pas toujours facile, de ces deux femmes que tout sépare et que va réunir ce qu’il y a de plus beau, de plus important : un enfant.