Une ronde de personnages plus ou moins unis entre eux occupe l'espace. Des couples assument un quotidien fastidieux, d'autres se séparent, des amis les entourent, l'émotion naît d'une fugitive rencontre. Les amants d'hier et d'aujourd'hui échangent regards et regrets. Tous crient leur solitude et s'agitent pour oublier la mort. Surtout lorsqu'ils se retrouvent à l'enterrement d'un des leurs où la banalité des propos occulte le bilan d'une vie et la difficulté du lien intime. Après avoir épinglé la société politique dans L'aube le soir ou la nuit (NB novembre 2007), l'auteur retrouve sa verve théâtrale dans cette galerie de portraits parisiens croqués à vif. Chacun entre et sort au fil de courts chapitres, sur un rythme frénétique – on s'essouffle parfois à le suivre – à la recherche d'une distraction, d'un éblouissement. Scènes éclatées et points de vue multiples se mettent en place comme dans un puzzle. L'écriture concise, les dialogues rapides servent la justesse des situations rehaussées par l'humour et la clairvoyance de la narratrice qui, sans moralisme mais non sans cruauté, radiographie la famille et le couple. Ce roman brillant en souligne le mystère, et l'inaptitude au bonheur de tous les êtres qui aimeraient tant s'approprier le titre de l'ouvrage. (source : les-notes.fr)