De février à juillet 2010, Sylvain Tesson s'exile dans une cabane au bord du lac Baïkal, à cinq heures de marche de ses voisins. Dans ses bagages, outre le strict nécessaire à la survie, d'abondantes réserves de vodka, de cigares et de livres. Son but : savoir qui il est, trouver la sérénité dans l'immobilité, loin de la frénésie, de la laideur et de l'absurdité des villes du siècle. Ses journées se limitent à des activités simples : observer la nature – la beauté du lac et du ciel est souvent sidérante –, couper du bois, pêcher, marcher longuement, accueillir avec bonheur les rares visiteurs. Et bien sûr, écrire. Ce journal de l'écrivain-voyageur (Éloge de l'énergie vagabonde, NB avril 2007), riche en descriptions et réflexions, consigne le quotidien de l'ermite moderne : temps, nature authentique, solitude, liberté, contemplation… Sylvain Tesson a une écriture resserrée, élégante, le goût de la métaphore et de l'aphorisme - et beaucoup d'humour. Le vocabulaire précis préserve de la lassitude, les jours se répètent sans monotonie, ni pour lui ni pour nous. Modèle d'allègement de l'existence, ce récit, doublement dépaysant, entraîne à réfléchir sur notre propre usage du temps et notre rapport au nécessaire et au superflu. (source : les-notes.fr)