Respectée, efficace, impénétrable, Meredith Neukirchen, dite M.R., est, dans les années 2000, la première femme présidente d'une prestigieuse université dans l'État de New York. L'accident d'un étudiant qui s'oppose à elle lézarde les certitudes de cette brillante philosophe, la déstabilise, la ramène à un passé enfoui mais à fleur de mémoire. Elle en recherche les traces, depuis son abandon dans la boue d'une rivière par une mère psychotique et son adoption par un couple de quakers aimants, jusqu'à son ascension sociale et sa solitude à peine rompue par un amant « secret » et fuyant. Pour cerner la personnalité et les comportements de l'héroïne, l'auteur, en chapitres alternés, décrit les traumatismes indélébiles de son enfance – vers 1960 – et l'accomplissement d'une vie d'adulte à la veille de la guerre d'Irak. Dans ce thriller psychologique cohabitent conduites schizophréniques, rêves hallucinatoires parfois horrifiants, démence et mystères afin de dessiner et de justifier l'identité d'une femme torturée. Si en fin de roman l'histoire s'étire, côtoie parfois le mélodrame, la brillante écrivaine (Le Musée du Dr Moses, NB mai 2012) dévoile aussi les arcanes du monde universitaire américain et offre un roman, habile, prenant, qui conquiert et inquiète. (source : les-notes.fr)