Zurich. Année 1930. Une mère effondrée quitte la célèbre clinique psychiatrique du Burghölzli. Elle vient d'y laisser sa seule raison de vivre, son fils Eduard Einstein, vingt ans, atteint de schizophrénie. Il lui faut prévenir son ex-mari, Albert Einstein, qui vit à Berlin : ce génie, ce père distant qui focalise l'attention du monde. Avec la naïveté et la lucidité d'un jeune enfant, Eduard, entre deux crises, soliloque et interpelle, malmené par ses émotions et ses souvenirs. N'y a-t-il que sa mère pour l'aimer ? Existe-t-il pour son père ? Après Les derniers jours de Stefan Zweig (NB mars 2010) où l'auteur pénétrait déjà dans l'intimité des sentiments d'un homme connu et en étudiait la complexité, voici une partition à trois voix : Mileva, mère douloureuse et combattante, Albert, père accablé et impuissant, Eduard, fils dément qui mourra seul après eux. Alors que la fureur et la folie s'emparent du monde, Laurent Seksik décrit les souffrances et le destin tragique de cette famille. Il pointe l'effroi du grand homme face à un problème (son fils) sans solution. Belle performance pour ce texte vibrant dont l'humour allège la dureté et la tristesse. (source : les-notes.fr)