A peine libéré des prisons de Vincennes, Diderot plonge corps et âme dans l'aventure de l'Encyclopédie. Ses relations avec Rousseau atteignent un paroxysme émotionnel qui éclate en une rupture terrible dont la cicatrice brûle encore aujourd'hui leur mémoire. Diderot rencontre enfin le grand Voltaire, à Paris, sur la scène de son théâtre privé. Une fois de plus, la réalité fait faux bond au rêve fraternel de Denis. Il invente alors la critique d'art et de peinture, arpentant les allées du Salon de Paris. Invité par la Grande Catherine de Russie, à sa cour, il découvre en route la mer avec émerveillement et délectation. A Saint-Pétersbourg, un dialogue privilégié s'ouvre avec la souveraine qui suscite rapidement jalousie et malentendus. De retour à Paris, attaqué sans relâche mais toujours défendu par ceux qui l'aiment, célébré dans toute l'Europe mais singulièrement peu en France, Diderot s'évertue encore à tomber amoureux autant de fois qu'il le peut. Jusqu'au bout gourmand de vie, avide de sensations, il savoure les jours jusqu'à leur dernière goutte, l'ultime bouchée d'un fruit, un après-midi d'été. A mille lieues du Diderot académique si souvent décrié, Sophie Chauveau nous dévoile, au contraire, la merveilleuse énergie, la liberté sensuelle, l'audace de celui qui doit reprendre sa place parmi les plus contemporains de nos penseurs.