1943. Antoine Straub, directeur d'une briqueterie près d'Amiens, travaille également dans l'ombre pour la Résistance. Sa femme, traumatisée par la mort de leur fils aîné tué à Dunkerque en août 40, surprotège leur fille Claire. Or, un matin, un neveu par alliance, Alexandre, vêtu de l'uniforme de la Waffen-SS qu'il vient de déserter, débarque chez eux. Se sentant contraint et forcé, Antoine accepte de le cacher. Claire, découvrant le jeune homme, en tombe amoureuse, d'autant plus qu'elle le prend pour un résistant – et son père, curieusement, lui laisse cette illusion. Un enfant s'annonce, un mariage aussi… Jean-Paul Malaval (La folie des Bassompierre, NB septembre 2014) traite un sujet rebattu : Occupation, collabos, résistants, femmes tondues, marché noir, difficultés de l'après-guerre, et reconstruction des villes bombardées : c'est d'ailleurs là que la briqueterie joue un grand rôle. Le récit est centré sur un jeune homme falot, mesquin, veule et méprisable, bientôt affligé du sobriquet de « Monsieur Gendre ». Les autres personnages sont heureusement plus subtils et sympathiques. Ce roman, assez dense – trop long aussi, et trop bavard – explore les méandres des compromissions de l'après-guerre et cela n'est pas sans intérêt. (B.D. et M.-C.A.) (source : les-notes.fr)