En 1948, une famille palestinienne vit paisiblement au bord d'une petite rivière quand elle est expulsée par les Israéliens. La mère, très respectée, passe pour être habitée par un djinn et voir l'avenir. Au cours de leur exil vers Gaza, l'une des filles est violée, l'autre retrouvée morte et le fils blessé. La famille tente de se reconstituer, subsistant grâce à la pêche en mer et au jardinage. Mais le fils, marié, émigre aux États-Unis où il a un petit garçon, puis une petite fille, Nour. Celle-ci, maltraitée dans son enfance, décide à l'âge adulte de rejoindre Gaza et retrouve sa parentèle. À travers cette saga familiale, Susan Abulhawa (Les matins de Jenine, NB mai 2008), palestinienne, présente la multiplicité des tragédies des Palestiniens exilés ; les femmes âgées forment le ciment de ces groupes déplacés et l'art culinaire traditionnel permet de retrouver des moments d'équilibre et de convivialité. L'auteur met en évidence la force des liens du sang, se matérialisant par la transmission de pouvoirs magiques et l'attachement à la terre natale… Beaucoup de poésie entoure ces récits de guerre à deux voix, où l'amour, l'amitié et l'astuce aident à survivre dans une « prison à ciel ouvert ». (B.V. et P.B.) (source : les-notes.fr)