Konrad, policier veuf, en retraite à Reykjavík, s'ennuie un peu à l'approche de l'hiver. Il est vite tiré de sa torpeur : des touristes ont trouvé dans un glacier le cadavre de Sigurvin, un homme sur qui il avait vainement enquêté. Un autre appel : il revoit le présumé coupable de ce meurtre qui nie toujours avoir tué Sigurvin. Le point faible de Konrad : son père, un quasi-truand qui a failli l'entraîner à sa suite. Une femme lui parle de son frère mort, éventuel témoin dans l'affaire qui l'intéresse ; le passé resurgit… L'auteur, bien connu (Les fils de la poussière, NB novembre 2018), a choisi la menace du noir hiver islandais et le veuvage de Konrad pour donner au roman le mode mineur du passé. L'acharnement du policier qui reprend du service, l'hostilité qu'il peut rencontrer, les sombres relents d'autrefois rendent ce roman attachant : son énergie ressemble à une tentative de rédemption, les progrès de l'enquête révélant la personnalité de l'enquêteur. L'écriture est subtile, en demi-teintes, mais certains aspects de l'intrigue semblent parachutés vers la fin pour donner une solution. Intimiste, original, cependant. (E.B. et L.D.) (source : les-notes.fr)