À Paris, en 2010, Camille, avocate d'affaires insatisfaite, s'emballe pour un combat singulier : empêcher l'enlèvement d'une sculpture de Brancusi, Le baiser, de la tombe d'une Russe, Tatiana, au cimetière Montparnasse. Le journal intime de cette jeune aristocrate plutôt anarchiste, venue étudier la médecine en 1910, relate ses amours avec le sculpteur. Elle fréquente l'avant-garde parisienne. Enceinte et délaissée par son amant, elle se suicide et est inhumée à Paris. Camille mène l'enquête pour démasquer l'intrus voulant récupérer ces amants enlacés. Réussira-t-elle ? Sophie Brocas, préfète et écrivain (Camping-car, NB avril 2016), présente en récits alternés ces deux destins de femmes indépendantes et libres. Elle retrace le contexte historique : bouleversements russes, société de l'époque, débuts du féminisme, mais surtout le milieu des artistes de Montparnasse, Matisse, Léger, Satie… Elle insiste sur la révolution de l'Art moderne, les conceptions de Brancusi, l'art brut. L'action entreprise associe les aspects moraux et juridiques à une réflexion sur la propriété des oeuvres, patrimoine de l'humanité. Si de nombreux détails encombrent le récit, la description psychologique de chaque femme est réussie et l'idylle entre muse et créateur attachante. S'ajoute une complicité entre l'héroïne de la quête et un responsable culturel. Bien documentée, vivante, l'histoire est touchante. (S.La. et C.R.-G.) (source : les-notes.fr)