Quelques mois d'un journal intime, partiellement autobiographique, décrivent l'existence d'un universitaire retraité, malentendant, qu'une certaine paresse intellectuelle et l'isolement dû à son handicap poussent au désoeuvrement. Deux êtres jouent un grand rôle dans sa vie : son épouse à l'activité sociale et professionnelle efficace et remuante, son vieux père veuf, amoureux forcené de sa solitude décrépite. Un chambardement menace ce morne équilibre lorsqu'une étudiante caractérielle tente d'amadouer l'ancien enseignant en linguistique qui l'aide à soutenir sa thèse : « une étude stylistique des lettres des suicidés ». L'exposé est d'un humour désopilant, basé sur la peinture méticuleuse du quotidien (l'emploi de prothèses auditives est d'une étonnante justesse et drôlerie). S'y entremêle une émotion certaine évoquée par le vieillissement et la claustration. Cet enchevêtrement subtil de bavardage, de causticité et de sensibilité, la précision de l'écriture rappellent Les quatre vérités (NB avril 2000) : une savoureuse réussite. (source : les-notes.fr)