Claire, essayiste connue, et son mari Jean, journaliste célèbre, forment un couple très en vue dont la connivence intellectuelle masque la misère sexuelle. Leur fils, étudiant brillant et sportif aguerri, fait leur fierté. Son départ pour une prestigieuse université américaine se voit compromis par une plainte pour viol, déposée par la fille du nouveau compagnon de sa mère. Le sexe, animal et irrépressible, qui compromet l'image sociale et saccage des vies ; la soif de reconnaissance et le cynisme des hommes de pouvoir ; l'obsession de l'image, l'exposition visuelle et sa contrepartie, le lynchage médiatique, irriguent tout ce roman. Le cheminement d'un homme ayant fait de sa longévité télévisuelle l'objectif de toute une vie et le parcours de la plainte pour viol jusqu'à la violence du procès permettent à Karine Tuil (L'insouciance, NB décembre 2016), toujours en prise avec l'actualité, de dresser un tableau lucide de la société actuelle et des incertitudes de la vie. Le propos est structuré, précis et les interprétations se font face. Outre son talent narratif, la force du récit réside dans sa capacité à évoquer les distorsions entre discours engagés et réalité de la vie. (Maje et V.A.) (source : les-notes.fr)