1940, année noire pour la France : invasion de l'Allemagne là où on ne l'attendait pas et exode des civils français vers le sud. Quelques personnages principaux occupent l'avant-scène. Une jeune Parisienne est mêlée à un scandale qui fait la une des journaux. Un tandem mal assorti d'appelés – jeune professeur loyal et trafiquant talentueux – est affecté sur la ligne Maginot. Un simulateur de génie se métamorphose avec brio et un garde mobile s'adapte à la situation au gré des affectations. Voici le troisième et dernier volet d'une fresque couvrant les deux guerres mondiales (Couleurs de l'incendie, NB mars 2018), dont le premier a reçu le prix Goncourt 2013. L'auteur balaie d'une plume mordante ces années cataclysmiques, de la grande illusion de la défense militaire française face à l'armée du Reich, à la désinformation savamment orchestrée qui l'accompagne… et où notre affabulateur jouera un rôle de premier plan. Puis, il devient plus lyrique pour décrire avec un réalisme efficace l'exode des Parisiens. La galerie de portraits vivants et contrastés séduit, les beaux sentiments émeuvent, les magouilles et turpitudes amusent, l'intrigue bien ficelée tient en haleine, même les quelques outrances ou invraisemblances ajoutent du piment à l'ensemble. Belle mécanique, on en redemanderait ! (L.K. et C.G.) (source : les-notes.fr)