Quarante ans, veuve depuis dix ans, trois enfants, Mathilde travaille dans une grosse société dans laquelle, depuis six mois, Jacques, son chef, la harcèle, la détruisant peu à peu. De son côté, médecin urgentiste, Thibault entretient une liaison avec Lisa dont il est très amoureux, mais la réciproque n'étant pas vraie, il vient de rompre… En phrases courtes, incisives, Delphine de Vigan raconte la vie tourmentée de ses deux personnages dans l'indifférence d'une grande métropole, en l'occurrence Paris mais ce pourrait être ailleurs. Le mécanisme du harcèlement, l'anéantissement progressif de Mathilde, tant moral que physique, son désarroi, l'impossibilité de lutter sont analysés avec finesse et empathie. C'est avec la même justesse de ton, la même sobriété que l'auteure expose la vacuité de l'existence de Thibault, son désenchantement, l'amertume d'un amour non partagé. No et moi (NB août-septembre 2007) avait déjà montré un talent d'écriture et d'analyse. Les problèmes des héros sont les nôtres, nous n'observons pas leur vie, nous la ressentons. (source : les-notes.fr)