Quand en janvier 2014, Henning Mankell apprend qu’il est atteint d’un cancer grave, il entame un « journal de bord » qu’il tiendra durant les 5 mois de traitement jusqu’à l’annonce d’une rémission.Le résultat : un texte hybride foisonnant, constitué de 67 fragments qui fait souvent référence - mais pas seulement - aux moments où sa vie a basculé, ce qu’il appelle « le sable mouvant », et où surmontant la tentation du gouffre, il a organisé sa résistance, suivi de la chimiothérapie, jusqu’à l’annonce du répit salvateur.Il s’agit plutôt d’un déferlement prolifique, libre et ordonné à la fois, dont le fil conducteur est Mankell lui-même - sa perception du monde, de la vie, de la mort, de sa propre histoire et de celle de l’humanité, une perception transformée par l’épreuve, au fil de ces quelques mois.Citons quelques thèmes récurrents parmi beaucoup d’autres :- la grotte, thème à 2 dimensions qui touchent aux origines et au devenir de l’espèce. D’un côté le monde fascinant des peintures rupestres et des premiers artistes de l’humanité ; de l’autre le problème du stockage souterrain des déchets nucléaires pendant les 100 000 ans à venir (le temps qu’ils cessent d’être une menace mortelle pour nos descendants) ;- les ères glaciaires passées et à venir ;- la radioactivité ;- l’Afrique et autres destinations : Paris, Salamanque, la Crète… ;- quelques épisodes inédits sur l’enfance, les rapports avec la mère qui l’a abandonné enfant, une expérience amoureuse absolue, inoubliable, confidence unique, inouïe de la part de Henning Mankell ;- partout, tout le temps la question de la mort, la peur de mourir, l’envie de vivre abordées explicitement.
Henning Mankell, né en 1948, lauréat de nombreux prix littéraires, partage sa vie entre la Suède, le Mozambique, et la France. Outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou sur des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse.