À Mohawk, petite ville industrielle en déclin de l'État de New York, le bar d'Harry est le seul endroit accueillant où les hommes discutent, se chamaillent, boivent et jouent pour oublier échecs et dureté de la vie. Les tanneries les ont fait vivre, les eaux qu'elles ont polluées les feront peut-être mourir. Tout le monde connaît tout le monde et les passés sont parfois lourds de secrets, révélés peu à peu. Trois familles et trois générations se croisent avec des mères acariâtres, des filles sacrifiées, des pères absents, des adolescents désemparés, des victimes et des bourreaux. Dans ce premier roman, paru en 1986, apparaissent les thèmes des rapports humains difficiles dans une cité imaginaire, que Richard Russo reprendra dans Quatre saisons à Mohawk (NB octobre 2005) et dans Le pont des soupirs (NB octobre 2008). Il décrit avec humanité et humour une Amérique sombre et des héros souvent paumés, souvent généreux, parfois inquiétants. Beaucoup de retours en arrière et de nombreuses aventures aboutissent à un récit foisonnant et attachant. Poussés dans leurs derniers retranchements les personnages sont peints avec sensibilité et finesse. Le suspense de la fin est peut-être un peu artificiel mais c'était un défaut de débutant. (source : les-notes.fr)