Dans un îlot de prospérité de la banlieue de Buenos Aires – villas magnifiques, parcs paysagers, golf et courts de tennis – vit une petite société de nouveaux riches, venue se mettre à l'abri de la pauvreté et de la violence de la capitale, protégée « des autres » par des grilles et des vigiles. On vit entre soi, on partage invitations, activités sportives et papotages. Lorsqu'un jeudi soir, des amis, réunis comme d'habitude entre hommes seulement – d'où le titre Les Veuves du jeudi –, sont retrouvés électrocutés au fond d'une piscine, la façade se lézarde et laisse apparaître les faiblesses, les mesquineries et surtout les secrets des uns et des autres. L'auteure, qui donne la parole à ces femmes et à ces hommes, décrit avec minutie et sans complaisance cette société du paraître : des privilégiés ont cru pouvoir échapper à la vraie vie et ont voulu sauver les apparences jusqu'à l'absurde, jusqu'à la mort. L'étude sociologique est claire, construite en parallèle avec l'évolution économique de l'Argentine qui plonge au début de ce siècle dans un désastre annoncé. Mais l'efficacité du constat est affaiblie par les longueurs et les répétitions, dans un ouvrage qui manque finalement d'intensité romanesque. (source : les-notes.fr)