Douglas Kennedy possède un rare talent pour intégrer ses intrigues dans un contexte historique et géographique qui donne une extraordinaire densité au récit (Quitter le monde, NB juin 2009). Dans ce nouveau thriller, furieusement romanesque et dramatique, magistralement construit, il recrée avec réalisme et vigueur l'atmosphère trouble et oppressante qui règne des deux côtés du Mur de Berlin à l'époque de la guerre froide. Un courrier arrive d'Allemagne et Thomas, écrivain new-yorkais quinquagénaire, voit son passé remonter à la surface ; il revit son amour fou pour Petra, allemande de l'Est réfugiée à l'Ouest. Les ombres et les lumières de leur histoire, le douloureux passé de la jeune femme, le piège dans lequel ils sont inexorablement entraînés tous les deux : tout cela est dévoilé progressivement, parallèlement au présent solitaire de Thomas amputé à jamais de sa capacité d'aimer. Un beau livre très émouvant sur la quête du grand amour, les méfaits du totalitarisme et de la Stasi en particulier, les regrets, les remords, le sentiment de culpabilité. Une riche analyse psychologique et une conclusion philosophique : savoir saisir le fulgurant instant qui détermine et bouleverse le cours d'une vie. (source : les-notes.fr)